Nous avons pu lire dans le Progrès de l’AIN du 21 octobre 2006 que vous avez conduit, avec une chaleur toute particulière, une cérémonie d’accueil du nouveau prêtre en charge du groupement paroissial d’ATTIGNAT.
Selon ce journal vous auriez indiqué "que les Bressans sont heureux de l’accueillir et lui souhaitent un heureux et fructueux ministère sur ce secteur de Bresse et qu’il apporte de nombreuses satisfactions". Puis vous auriez déclaré au prêtre : "[...] vous êtes appelé à témoigner de votre foi et à accompagner toutes celles et ceux qui sont en attente, même si les attentes sont parfois confuses. Bienvenue à vous, Père Renaud au sein de vos paroisses qui sont nos communautés humaines".
Bien loin de nous l’idée de remettre en cause une confiance si grande dans la capacité de Monsieur RENAUD à régler les problèmes des Bressans. En tant que "croyances de Bernard FONTENEAU", quelles qu’elles soient, nous vous reconnaissons parfaitement le droit de les exprimer.
Le seul "petit problème" c’est que vous faites et dites tout cela, non pas à titre personnel, mais en tant que "Bernard FONTENEAU, Maire, au nom des 7 communes". Et là, non seulement vous violez la loi, qui vous oblige, en tant que magistrat, à ne pas soutenir une religion dans l’exercice de votre fonction, mais vous heurtez les convictions, toutes aussi respectables, de la majorité de vos administrés athées, agnostiques ou adhérents à d’autres croyances religieuses. Nous vous rappelons que, selon une enquête de 2003, sur la pratique religieuse, seul 1/5ème des 60% de la population qui se déclare catholique, c'est-à-dire environ 12% de l’ensemble des français, va régulièrement à l’église (au moins une fois par mois). Vous n’êtes pas, en tant que Maire, seulement le représentant de ces quelques rares paroissiens catholiques pratiquants de votre commune, mais celui de toute la population qui vit et travaille à ATTIGNAT. Et la majorité de cette population, comme pour le reste de la France, contrairement à ce que vous avez l’air de croire, n’est pas en attente « confuse » de la foi et de l’aide de Mr. Renaud.
Ce qu’elle attend c’est, sans aucun doute, plus prosaïquement, que ses élus défendent les services publics de proximité et notamment l’école publique, en refusant le financement inique de l’école privée que cherche à introduire l’article 89 de la loi d’août 2004.
Ce qu’elle attend, c’est que la commune au lieu d’investir en toute illégalité (c’est interdit par la loi de 1905) ses maigres moyens pour la réfection de la cure, c’est à dire les besoins de quelques uns (voire d’un seul ?), les consacre à satisfaire ceux du plus grand nombre.
Les croyances et les convictions de chacun sont du domaine privé et non seulement il n’est pas juste de les faire financer par tous mais il est indigne d’un magistrat d’afficher dans l’exercice de sa fonction son soutien pour l’une ou l’autre de ces croyances.
Veuillez recevoir, Monsieur le Maire, nos plus attentives salutations laïques et républicaines.
